Dyslexia is your superpower!

La dyslexie est un superpouvoir

La dyslexie est une particularité neurologique qui influence la manière dont le cerveau traite le langage. Mais elle s’accompagne aussi de qualités précieuses, comme une forte capacité de visualisation, une créativité vive, et une excellente vision d’ensemble.

Saviez-vous que de nombreux grands scientifiques – comme Albert Einstein –, des entrepreneurs de renom tels que Thomas Watson (IBM) ou Richard Branson, des inventeurs comme Thomas Edison, ou encore des figures politiques comme Winston Churchill étaient dyslexiques ?

Je travaille actuellement avec Moussa, un élève super créatif, passionné de sciences et très à l’aise avec les nouvelles technologies. Comme beaucoup d’autres jeunes dyslexiques brillants, il a des difficultés de lecture, de rédaction, et d'orthographe – des difficultés trop souvent interprétées à tort comme un manque d’intelligence. Pourtant, en quelques mois seulement, je l’ai vu passer de la difficulté à lire un simple paragraphe à prendre plaisir à écrire et à lire de la poésie. Ce n’est pas une question de capacités, mais de perspective et d’outils adaptés.

La dyslexie n’est pas une déficience, c’est simplement un fonctionnement cérébral différent. Avec les bons outils, de la bienveillance et de l'encouragement, les élèves dyslexiques ne se contentent pas de rattraper leur retard – ils réussissent beaucoup mieux que leurs camarades.

Repenser la dyslexie

La dyslexie touche environ 10 à 20 % de la population et reste largement méconnue. Les définitions traditionnelles insistent sur les lacunes en lecture ou en orthographe. Mais les recherches scientifiques récentes dressent un tout autre portrait : le cerveau dyslexique est organisé de façon unique, favorisant une vision d’ensemble, une excellente perception de la perspective et de l'espace et une forte créativité.

C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi on retrouve une proportion étonnamment élevée de personnes dyslexiques parmi les entrepreneurs, architectes et inventeurs à succès. Leur cerveau fonctionne différemment : ils établissent des liens inattendus, croisent les idées entre disciplines, et voient des possibilités que d’autres ne perçoivent pas.

Une difficulté cachée… et un potentiel inestimable

Pour de nombreux enfants dyslexiques, les premières difficultés apparaissent très tôt, souvent dès 6 ou 7 ans, lorsque leurs camarades commencent à lire couramment et qu’eux peinent encore à déchiffrer une phrase. Sans accompagnement, cela peut entraîner découragement, anxiété et un sentiment de dévalorisation.

J'ai appris qu’avec de la patience, une approche adaptée et les bons outils, les progrès peuvent être spectaculaires. On a vu des élèves qui avaient du mal avec la lecture - certains n'ont appris à lire qu'à l'âge de 12 ans! - prendre plaisir à faire une analyse littéraire ou s’exprimer par écrit. Et cette évolution ne vient pas d’un effort accru, mais d’une manière différente d’apprendre.

Ce qui fonctionne : stratégies et outils adaptés

Chez les élèves dyslexiques, il ne s’agit pas de forcer les méthodes classiques, mais de s’appuyer sur leurs points forts tout en les aidant à dépasser leurs difficultés. Voici quelques approches qui donnent de très bons résultats :

• Livres audio et lecture à voix haute : la compréhension orale des élèves dyslexiques est souvent excellente. Leur donner accès à une littérature riche à travers l’écoute renforce leur vocabulaire, leur sens du récit et leur confiance en eux.

• Pédagogie multisensorielle : combiner les approches visuelles, auditives et kinesthésiques – par exemple, modeler des lettres avec de la pâte à modeler ou jouer des scènes – permet de rendre les notions abstraites plus concrètes.

• Dictée vocale et outils de reconnaissance vocale : ces solutions permettent aux élèves d’exprimer leurs idées sans être bloqués par l’orthographe ou l’écriture manuscrite.

• Programme structuré pour la rédaction : Nous utilisons des méthodes qui décomposent l’écriture en étapes simples – comme les plans par mots-clés, les modèles de paragraphes ou les amorces de phrases – pour éviter le stress de la page blanche.

• Rythme individualisé et parcours sur mesure : les élèves dyslexiques progressent mieux quand on respecte leur rythme d’apprentissage et qu’on leur propose un parcours adapté à leurs besoins, et non à leurs difficultés seules.

  
  

L’encouragement change tout

L’une des choses les plus puissantes qu’un parent ou un enseignant puisse faire, c’est de se concentrer sur les points forts de l’enfant, plutôt que sur ses difficultés. Un élève dyslexique aura peut-être besoin de plus de temps pour lire ou écrire, mais il peut exceller dans la narration, le raisonnement scientifique ou encore les domaines techniques.

Prenez le temps de reconnaitre les talents de votre élève. Entendre « Tu es intelligent. Tu apprends juste autrement » peut changer la façon dont un enfant se perçoit – et poser les bases de sa réussite future.

Si votre enfant a du mal à lire ou à écrire, cela ne veut pas dire qu’il est en retard - nous apprenons tous différement. Votre enfant a simplement besoin d’une autre manière d’apprendre. Avec le bon accompagnement, les élèves dyslexiques peuvent devenir de bons lecteurs, des auteurs et poètes originaux et d'une grande créativité, et de brillants penseurs.